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L'organisation des ateliers et autonomie

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Je suis souvent sollicitée pour l’organisation des ateliers et la meilleure façon de mener ceux-ci.

J’intègre à cet article le lien où j’explique (en 2007 !!!) comment je procédais dans ma classe.

L’organisation de l’époque serait-elle encore d’actualité si j’enseignais toujours, je pense que j’aurais mis en place les ateliers de manipulation sur la première tranche d’ateliers en maintenant un atelier album langage et que j’aurais conservé mon fonctionnement avec sa progression sur l’année dans la seconde tranche d’ateliers avec une organisation différente le Mercredi ou le Vendredi (dédié à l'observation).

L’arrivée (par le biais de Muriel que je remercie encore sincèrement) des activités autonomes de manipulation et d’expérimentation inspirées Montessori a été un enrichissement et une évolution positive dans ma réflexion pédagogique. Aurais-je pour autant franchi le pas et envisagé un fonctionnement totalement calqué sur la méthode Montessori ? Je ne le pense pas, même si dans sa vision de l’enseignement, je partage beaucoup de ses convictions et de ses conclusions: la place de l’enseignant c'est-à-dire le retrait pour l’observation, la liberté de choix de l’élève, la confiance en l’enfant et en ses potentialités immenses, l’importance déterminante des premiers âges dans les acquisitions fondamentales, le respect des besoins correspondant aux stades de développement, le nécessaire ordre structurant et sécurisant, la dimension donnée à l’esthétique, la puissance de l’ambiance sur le désir d’apprendre, la pensée affirmée que l’éducation fait l’humanité.

Les recherches de  Montessori l’ont amenée à élaborer une méthode ( même si dans son dernier livre « La formation de l’homme » elle écrit « C’est la personne humaine et non la méthode d’ éducation qui compte »), nous avons à poursuivre celles-ci et à avancer en nous adaptant à notre monde, nous ne pouvons rester figés en 1900 époque du début de ses découvertes. C’est donc ainsi que je conçois la liberté pédagogique. Je me méfie toujours des carcans et des dogmes. Je pense qu’elle aurait également fait évoluer ses conceptions, y compris son matériel.

C’est pourquoi cela m’incite à vous accompagner vers la construction de l’autonomie de vos élèves en utilisant des ateliers individualisés ainsi qu’à provoquer des interrogations, des réflexions autour de cette approche.

 Cela m’a également incitée à revoir le temps de regroupement comme je l’explique dans cet article . Plus les enfants agissent, plus ils sont capables de se concentrer, plus ils ont envie de faire. C’est pourquoi il est important de donner la possibilité de faire et de refaire, et les groupes de travail figés  ne permettent pas de répondre à ce besoin qu’a l’enfant de s’essayer encore et encore. Je pense par exemple aux activités de peinture où la plupart du temps, l’élève a une feuille , la peinture achevée, il doit s’arrêter, il ne demande même pas à recommencer car il a compris que ce n’était pas la norme. Mais si l’adulte lui propose «  Est-ce que tu veux refaire une peinture ? », beaucoup en expriment le désir . L’organisation de l’activité devrait donner à l’élève l’autonomie suffisante pour qu’il n’ait pas besoin de l’adulte pour recommencer.

 Effectivement, tout devrait être pensé en faveur de l’autonomie, à la fois pour aller vers son action, mais également pour mesurer le résultat de son action. Toutes les activités autonomes sont préparées en ce sens, l’enseignant se met à la place de l’élève et s’interroge sur l’explicite de chaque « plateau ». Son intervention doit être réduite, c’est donc bien la préparation en amont qui va le déterminer. Si l’observation montre que la plupart des élèves ne respectent pas l’objectif, alors il y a nécessité de remanier l’activité proposée.

Selon Montessori, la progressivité est nécessaire mais chaque élève doit pouvoir aller à son rythme, cela indique donc que tous les niveaux de difficulté doivent être accessibles ou du moins apportés au moment opportun. D’autre part, un élève qui choisit une activité qui s’avère être au dessus de ses capacités ne doit pas ressentir l’échec à travers un ordre à finir ce qu’il a entrepris mais plutôt un encouragement à ranger son matériel sans plus de remarques partant du constat qu’il y reviendra quand il s’en sentira prêt. C’est la délicate question de la persévérance, mais la persévérance s’exprime ailleurs et justement dans la répétition d’une tâche jusqu’à la maitrise parfaite ressentie par l’élève.

Pour revenir au document de 2007 dans lequel j’explique l’évolution dans la gestion des ateliers au fil de l’année, j’expose l’idée que les activités dirigées avec l’adulte sont à faire sur la semaine , les élèves qui n’y sont pas allés sont sollicités sur la journée du Vendredi. Je sais que certains d’entre vous ont libéré cette contrainte et laissent les élèves agir en totale autonomie y compris vis-à-vis de ces activités. C’est un point de vue intéressant et j’aimerais que ceux qui l’ont choisi dans leur classe expliquent concrètement comment cela se passe.

Toutes les questions, toutes les remarques sont bien-sûr accueillies avec intérêt. Loin d’avoir fait le tour de cette épineuse question, ce sont nos échanges qui permettront à ceux qui se sentent désorganisés et  perdus d’imaginer une voie plus sûre.

 

L'organisation des ateliers et autonomie

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